vendredi 25 novembre 2016

BD NEWS - 07 - L.B. COLE


Ce texte est la version originale avant re-liftage de mes vénérés rédac'chefs de BD NEWS,
une gazette au ton décalée qui  est incluse dans Fluide glacial et qui est dirigé par Cizo et Felder.



L.B. COLE

Lénonard Brandt Cole (1919-1995) est un dessinateur américain méconnu. Il a œuvré pour des éditeurs mineurs de « L’âge d’or » des comics et a essentiellement produit des couvertures impeccables au service de BD qui ne passeront pas à la postérité.

Il commence à travailler dans l’industrie des comics en 1943. Son envie de dessiner est doublée d’un certain esprit d’entreprise. Il comprend que si il ne veux pas passer sa vie enchainé à sa table a dessin à subir les recommandations des éditeurs, il doit éviter de faire de la BD et être le plus indépendant possible. Rapidement il crée un studio et travaille pour des petites compagnies ce qui lui permets d’être plus libre et de se concentrer sur les couvertures.

Il considère la couverture comme une image en soi et prénomme son style « poster ». En observant des centaines de couvertures alignées chez les vendeurs de journaux, il comprend qu’il doit se distinguer par des compos choc, des couleurs pures traitées en contraste. Des combinaisons de jaune, bleu sur fond noir ou rouge sont sa marque de fabrique. Son traité graphique est excessif, expressif. Il joue sur la perspective et déforme les corps pour plus d’efficacité. Son souci premier est l’impact.

En 1949, il crée Star publications. Devenu éditeur, la nécessité d’une bonne couv’ se fait donc sentir aussi pour l’aspect commercial. Mais en tant qu’artiste et maître à bord il n’entend pas dévaloriser son travail et va ainsi produire des images de premier choix.

En 1954, le comics code débarque pour réguler et aseptiser une partie la production. Beaucoup de petits éditeurs mettent la clé sous la porte. Ce sera le cas de Star. Le style tapageur de Cole est typique de ce que les ligues de vertus reprochent au comics à cette époque. Il continuera à travailler pour des plus ou moins gros éditeurs produisant des images moins violentes et définitivement moins éclatantes. Il s’adaptera pour vivre.

Sa reconnaissance fut tardive, quand dans les années 60 et 70, les fanzineux commencent à scruter et référencer l’énorme production de cet âge d’or. Il est recontacté par des fans et renoue avec ce style que ces nostalgiques accueillent avec joie.

Fin 80, The photo journal guide to Comic Books un épais recueil de références, met en avant certaines de ses images. Plusieurs couvertures de Cole sont reproduites sur les 2 couvertures de ce guide. Les amateurs commencent à comprendre la qualité de son travail, très représentative de ce qui est fascinant dans l’esthétique des comics : ce mélange d’outrance et de naïveté porté par un dessin pêchu et coloré. Une pop culture graphique d’univers imaginaires bourrés de fun.

Un très beau livre reprend l’essentiel de la production de ce maître de la couverture.




Black Light - The world of L.B. Cole -
2014 - Fantagraphics - 272 pages -  40 $

fantagraphics.com/blacklight

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